Pêche en Suéde

Publié le par Renaud

Me voila revenu depuis quelques jours de ce superbe pays. Bien sûr, les conditions de pêche ne sont pas du tout comparables à ce qu’on connaît en France ou dans d’autres pays plus densément peuplé. Cependant, ça reste un laboratoire fantastique pour essayer de comprendre comment les poissons réagissent à ce que nous leur proposons. En fait c’est assez simple, si en France ou ailleurs, je trouve la bonne présentation, mais que je pêche dans un endroit vide de tout poisson pour une raison ou une autre, je ne vais pas apprendre grand-chose. Dans une large mesure, ce problème ne se pose pas là-bas. Mais ce qui est intéressant, et je l’ai constaté tous les jours, si je ne fais pas ce qu’il faut comme il faut, les touches disparaissent ou ne feront bouger que des petits poissons. De plus, un brochet est un brochet, en France, en Suède, au Canada ou en Espagne !

 

J’ai donc pêché le lac Osten entre le samedi 23 mai et 30 mai 2009. La météo était variable, 1er jour en post-front, temps calme et ensoleillé, puis un front est passé le mercredi avec un chute des températures de 20° à 10° environ le mardi, puis vent du sud à 30km/h le mercredi, ciel couvert. Enfin vent du nord le jeudi et retour du beau temps avec un grand bleu calme le vendredi et des températures dépassant les 20° pour le dernier jour sur le lac Foxen. Température de l’eau à 11° en début de semaine, remontée rapide à 14° puis chute en cours de semaine à 12° environ. Le dernier jour mais dans un autre lac, température à 18°.

 

Pour comprendre les résultats de pêche, il faut les modérer par la capacité du pêcheur à offrir une bonne présentation. Avec les bateaux sommaires que nous avions sur place, il est difficile de présenter un leurre correctement sur une rive battue par le vent. Nous avons donc bien souvent pêché les endroits abrités. Tirer des statistiques précises n’est pas facile. De plus, chaque jour passant, nos connaissances du lac, de ce qui marche et de la tenue des poissons s’affinent. Il est donc logique que le dernier jour soit meilleur que le 1er. Et il l’a été.


Cependant, j’ai trouvé, toutes autres choses égales par ailleurs (et elles ne l’étaient pas), que les résultats sont restés assez stables tout au long de la semaine. Nous avons pris environ 10 poissons par jour et par pêcheur, avec facilement autant de ratés. Donc environ 20 à 25 attaques par jour.

Cette constatation vient à l’inverse de la croyance populaire que la météo fait la pêche. Cependant, la semaine suivante, il semble que la taille moyenne des prises a augmenté, bien que la météo soit restée assez mitigée.

Quoi qu’il en soit, sur une semaine, je n’ai vu aucune corrélation entre la météo et les captures. De plus, le dernier jour, en pêchant Foxen avec David, nous avons eu notre meilleure journée. Or il semble que les autres pêcheurs, sur Osten ont eu la moins bonne journée. La météo était identique puisque les lacs ne sont séparés que de quelques kilomètres.

Il est à peu près impossible, fin mai en Suède, de pêcher une journée entière. Je n’ai jamais pêché le levé du soleil. En revanche, j’ai pêché jusque tard dans la soirée. Même si d’autres pêcheurs affirment fait des observations différentes, j’ai constaté que les prises ont diminué dans l’après-midi avec l’intensité lumineuse. Le gros de la pêche, tant en nombre mais surtout en qualité, s’est produit entre midi et 15h environ. Cette différence avec les autres pêcheurs viendrait-elle du fait que je pêche aux swimbaits ? Ce n’est qu’une supposition, mais j’y reviendrai.

Patterns : Tout le monde avait annoncé une semaine de la frog. Ceux qui étaient déjà allé ont tous raconté des moments d’anthologie à lancer des frogs et buzzbaits en plein milieu des roselières. Cette pêche n’a pour ainsi dire pas eu lieu cette année. La raison invoquée a été un retard dans la saison dû à un hiver particulièrement rigoureux. Je n’ose même pas imaginer ce que ça peut vouloir dire en Suède.


Les roselières étaient bien présentes, les nénuphars aussi, mais ces derniers n’avaient qu’a peine rejoint la surface et les roselières avaient l’air moribondes avec beaucoup de vieilles tiges jaunes et peu de tiges bien vertes. Tout le monde, moi inclus, a tenté de faire sortir des poissons de ces roselières avec très peu de résultats. L’ami Carlos a assez rapidement découvert que les roselières n’étaient qu’un élément, le plus visible de l’écosystème qui abrite les poissons. Les roselières sont présentes jusqu'à une profondeur d’environ 1m50. Ensuite, d’autres herbes à feuilles longues et tiges très fines poussent entre 1m50 et 2m50 grosso modo. Aux environ de 3m, une autre végétation était visible au sondeur mais assez irrégulièrement distribuée sur le fond. Sans doute dépendant de la nature du fond.

Bien sûr au début, nous avons tous balancé des spinnerbaits, buzzbaits ou swimbaits souples  dans ces fameuses roselières. J’ai assez vite constaté que 75% des attaques avaient lieu au moment où le leurre sortait de la roselière pour entrer dans l’eau libre. Du moins au début. Avec l’arrivée du front froid, ce pattern s’est en grande partie évaporé. Certains ont cherché les rives battues par le vent en espérant y trouver des poissons plus actifs. Sans grand succès je crois, d’autant que la maitrise du bateau était très difficile. Carlos a trouvé le bon pattern le mercredi, jour le plus venté. Il a remarqué cette ligne de plantes filaires aux environs de 2m de profondeur et a remarqué qu’en pêchant à l’extérieur de cette ligne, les poissons étaient non seulement présents, mais actifs. J’avais moi-même fait une observation similaire en ancrant et en pêchant au hudd un flat profond d’environ 3m. J’avais eu quelques attaques mais jamais connecté avec les poissons. Fort de mon expérience dans l’Oise, j’ai cru qu’il fallait présenter un leurre devant le nez des poissons. Carlos lui, avec son expérience de bassman, a bien deviné que le bon leurre ferait monter les poissons les plus actifs à condition de pêcher la zone clef.
 

Ce pattern a tenu jusqu’au vendredi midi et c'est la chaleur qui l’a modifié. Le pourquoi est difficile à comprendre, mais ce qui est sûr, c’est que par temps calme, les poissons montaient sur les roselières. Avec le passage du front froid, les poissons se sont placés plus en retrait, en restant dans la végétation mais plus profondément. J’ai commis 2 erreurs :

-La végétation filaire me paraissait vide, et elle l’était dans une large mesure, mais les poissons étaient juste à la bordure et se servaient de cette végétation comme d’une marche entre la végétation invisible de fond à 3m et les roselières de bordure.

- J’ai cru indispensable de faire passer le leurre juste devant les poissons, à plus forte raison pendant un front froid.

On peut donc déduire 2 choses qui intéressent le pêcheur de gros poissons :

-Malgré le front froid, les poissons restent actifs, mais ils se repositionnent.

-Le plus gros poisson a été pris exactement sur le pattern indiqué, au pire moment du front froid.

On peut donc distinguer 2 patterns, A) les jours chauds avec des brochets juste en bordure de roselière, et B) les jours froids avec des poissons en retrait de la rive mais se positionnant encore en fonction de la végétation.

Les leurres : Bien sur, j’ai pêché presque tout le temps aux swimbaits. Au tout début, j’ai eu des bons résultats avec les Osprey top hook. Les poissons interceptent le leurre au moment où il sort de la roselière, vraisemblablement quand il passe sur leur tête. Spinnerbait, LS et pn ont aussi fonctionné dans la même configuration.
 

Le pattern B a été plus difficile à cerner mais très facile à pêcher une fois trouvé. Un swimbait ramené tranquillement à environ 80cm sous la surface a suffit à faire sortir les poissons. Ces derniers voulaient une présentation lente et régulière. Pour moi, c’est le triple trout 10ʺ ­qui a le mieux fonctionné. Carlos a bien tourné avec son JointedClaw 148. Le vendredi, David a pris tous ses poissons avec un Rago Raptor 4pces. D’autres leurres ont fonctionné comme le Shudder baits de chez Deps. Ce leurre remarquable fonctionne sur le même principe qu’un hudd mais il est petit 5 ʺ et peut se monter texan.
 

Le punker a marché par moment aussi. Notablement sur une belle perche de 44cm. J’ai remarqué que les leurres de surface, punker en tête, ont marché au moment où l’eau est la plus chaude de la journée coïncidant avec une bonne luminosité. Donc ni le soir ni le matin, mais en milieu/fin d’après midi. Les autres leurres de surface employés par mes camarades ont fonctionné dans les mêmes heures.
 

La taille n’a pas vraiment joué, bigger is better ! Au cas où le doute persisterait, la perche sur le punker et pléthore de petits brochets se sont fait prendre sur des très gros leurres. Le triple trout de 10ʺ a pris plein de brochets de 50cm. Les couleurs n’ont pas eu l’air de jouer tellement, même si les coloris par trop flashy n’étaientt pas les meilleurs, mais à coup sûr ils ont pris aussi du poisson.
 

Je ne peux en rester là sans mentionner un épisode aussi unique que remarquable. Au tout début du passage du front froid, sans doute dans les plus basses pressions, j’ai vécu 2 heures de folie avec une frog Fish arrow (cover jack). Cette fois le fin fond des roselières était bien habité et les brochets bien décidés à en découdre. Ce qui est remarquable, c’est que cet épisode ne n’est jamais reproduit et surtout que les poissons ne voulaient qu’un seul modele ! Basiriski, R2S, spro, tout y est passé sans succès. Mais la petite Cover Jack se faisait attaquer left and right ! Je n’ai pas réussi à capturer un seul de ces brochets, mais c’est en partie dû à mon manque d’expérience dans ce genre de pêche.

Je voudrais décerner une excellente note à Thierry Sureau de Latitude Fishing et à Remi Dargaud qui ont mis au point ce voyage tout à fait réussi. Tout les à cotés étaient impeccables, transfert d’Oslo au chalet, le chalet IKEA tout neuf, des bateaux neufs eux aussi, avec UN MOTEUR ELECTRIQUE, et un sondeur. Le moteur électrique est absolument essentiel, j’ai été abasourdis d’apprendre que d’autres voyages ne le proposent pas !

Latitude Fishing

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G
<br /> Salut Renaud,<br /> Grandmerci.<br /> Départ dans une heure, on se dit quoi promis l'ami<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Salut Renaud,<br /> Merci pour toutes tes précisions interressantes, et notemment sur les conditions météo sur place à cette époque. LFishing,est,comme tu l'as écrit une bonne organisation.Je pars avec un ami le<br /> 06.06.10 Aurais-tu de bons conseils d'anciens à partager? retour le 18 pour de bons brochets en photos ;)<br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> non pas grand chose de plus par rapport à ce que j'ai écris dans le blog. Ce que je te conseil de faire c'est d'imprimer et classer dans un lutin les photos satélites de google earth pour avoir<br /> une bonne carte du secteur. Ce demande pas mal d'impressions mais je suis sur que ça en vaut la chandelle, sur l'eau pour savoir où on pêche et puis le soir pour récapituler sa journée.<br /> <br /> <br /> Ca aide a trouver le pattern. Fait aussi un peu de muscu ou de sport pour être en forme, c'est trés physique la pêche là-bas!<br /> <br /> <br /> Ne prends pas trop de leurre bass. Jig inutile, spinnerbait 3 ou 4 maxi. Il faut du LS texan et TP et du swimbait. Honnêtement les swimbaits suffisent, juste des petits leurres pour se reposer!!<br /> <br /> <br /> J'espére que ça aide! Bon voyage!<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> Bravo pour ton blog avec toutes ces précisions.<br /> Tu éclaire ma lanterne en ce qui concerne une pêche différente.<br /> J'entends par là que je suis prêt à avoir moins de touches, si c'est pour "The Fish".<br /> Pour la canne, je pense opter pour une Day's 7.3, dis-moi ce que tu en pense.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> je ne connais pas cette canne, sorry!<br /> <br /> <br />