TOPWATER

Publié le par Renaud

Topwater

Les carnassiers ont un point faible, un talon d’Achille si on peut dire ! Cette vulnérabilité c’est cette attirance spéciale vers une proie qui se débat à la limite entre l’eau et l’air. C’est bien ça, en surface. La plus part des pêcheurs aussi ont une petite faiblesse envers la pêche de surface. On entend souvent des blagues entre pêcheur du genre  « un bass pris en surface compte pour 10 », ou « je préfère être bredouille en surface que prendre un petit poisson au fond ».



Avec les années, on réalise aussi qu’une proportion anormale de gros poissons se font prendre en surface. Je veux dire que tous les leurres sont susceptibles de prendre du gros, en fonction de beaucoup de paramètre le pourcentage de gros poisson varie d’une famille de leurre à une autre. Les leurres de surface auront sans aucun doute le pourcentage le plus élevé. Si on ajoute à cela le fait que le plaisir de prendre un poisson en surface est décuplé, on peut s’étonner que finalement la plus part des pêcheurs passent assez peu de temps à pêcher en surface. La plus part réservent cette technique à l’aube et au crépuscule pendant les mois les plus chaud de l’année. Je pense pour ma part que la plage d’utilisation des leurres de surface est bien plus large que ça. Mais autant le dire tout de suite, il y a encore des questions qui sont pour moi sans réponses. La principale étant : pourquoi la pêche de surface est-elle moins efficace en hiver ? Le raisonnement qu’on rencontre le plus souvent est le suivant. Si on admet que les carnassiers ne viennent pas manger en surface quand l’eau est la plus froide (et je n’ai pas dit que j’étais prêt a admettre ça !) alors il semble logique que ces même carnassiers vont se nourrir le plus quand l’eau est la plus chaude. Rien n’est plus faux !

 


On peut se demander ce qui pousse les carnassiers à venir se nourrir à la limite de leur monde ? Je pense que la réponse est justement dans la question. Une proie en pleine eau est capable de fuir dans toutes les directions, ce qui rend l’attaque assez aléatoire. En surface par contre la même proie est bloquée comme par un mur infranchissable. C’est une cible facile. En arrivant par-dessous, un carnassier est sur que toute les issues sont bloquées. Se retrouve aussi en surface un grand nombre des poissons en détresse ou moribond. Ce n’est pas la position naturelle de la plus part des proies. Si un poisson est en surface, il est probablement blessé et coincé dans une voie sans issue. C’est un double bonus pour notre carnassier.

On sait que les gros poissons sont devenu gros parce qu’ils mangent plus et plus souvent. Ces gros poissons que nous cherchons ont su rationnaliser leur alimentation en étant aussi efficace que possible. Ce n’est pas en poursuivant en plein eau une ablette de 5cm en bonne santé qu’ils vont y parvenir. Ils recherchent du gros et gras et du vulnérable. La surface est donc tout indiquée.



Cette facilité à chasser en surface est la raison que je qualifierais de biologique. Il y en a une autre plus mécanique. En tant que pêcheur aux leurres, nous offrons aux poissons un régime que la nature n’a pas prévu. Les bass et brochets n’ont pas été programmés pour manger du bois, du métal ou plastique. Les plus gros carnassiers ont survécus à toute sorte de piège, soit en apprenant, ce qui me parait pour le moins discutable, soit parce qu’ils sont le résultat d’un système cruellement Darwinien. Les plus cons sont parti en aller simple vers un frigo où sont mort de mauvaises manipulations. Les gros brochets et black bass qui restent ne s’en laissent pas compter. La pêche en surface nous offre un atout supplémentaire pour ce genre de situations. Forcément un leurre en surface sera toujours vu à contre jours. Une partie du leurre sera invisible car hors de l’eau. Toute l’agitation  autour du leurre va contribuer aussi à camoufler le leurre. Certains leurres ont des parties métallisés qui vont plus moins se confondre avec la couleur de la surface. C’est quelque chose que je vais sans doute écrire souvent dans ce blog mais je vous invite ardemment à vous mettre à la place du poisson et observer d’en dessous à quoi ressemblent vos leurres favoris !! Essayer avec un buzzbait et vous serez surpris ! Par conséquent, un leurre de surface parait bien plus naturel que même le plus haut de gamme des swimbaits évoluant au milieu de la colonne d’eau.


Quand pêcher en surface ?

A priori, tout le temps. Il est généralement accepté que les topwaters ne fonctionnent pas en dessous d’une certaine température. Laquelle ? Je serais bien incapable de le dire. J’invite donc tout les lecteurs à essayer de repousser la limite du topwater et aller chercher aussi froid que possible où ce trouve cette limite. Je serais très reconnaissant si vous acceptez de partager vos découvertes en utilisant le formulaire de commentaire en bas de page. Peut-être parviendrons-nous à trouver la limite de la pêche en surface.

D’ores et déjà j’ai découvert que la pêche en surface marche très tôt dans la saison. Plusieurs semaines avant la fraie pour le black bass, c’est moins évident pour le brochet qui fraye très tôt. Bien qu’il soit possible avec des leurres de surface de cibler des poissons qui ne sont pas entrain de frayer, pour des raisons évidentes je préfère laisser cette période de coté. L’après-fraye est plus aléatoire. Je ne prendrais pas le risque d’émettre d’hypothèses mais enfin je le vérifie année après année. Néanmoins, il est toujours bon de passer un minimum de temps avec des leurres de surface. Les surprises sont possibles. En été, les résultats peuvent être assez irréguliers aussi. Les brochets abandonnent les rives et les bass se réfugient dans les profondeurs dés que le soleil monte dans le ciel. Il est possible d’avoir encore de bons résultats dans zones ombragés sous des arbres ou dans les herbiers qui forment un manteau en surface. C’est la période des frogs, skipper sous les branches ou promener sur les tapis d’herbiers.

Dés le mois de septembre, les jours sont déjà bien plus court, la chaleur moins accablante et les poissons reviennent dans les rives. C’est la pleine saison du topwater. Les carnassiers se gorgent de poissons et c’est le moment d’en profiter.


Reste la question de l’heure de la journée. Pas mal de gens réservent les topwaters pour le soir et le matin. C’est vrai que ça marche bien à ces heures là mais il est possible de prendre du gros toute la journée.

Et les swimbaits dans tout ça ??

La question la plus difficile à résoudre dans l’équation est à coup sur le choix du leurre. Le critère essentiel à mon avis c’est le volume de bruit et de déplacement d’eau. Certaines conditions demandent un leurre qui fait un maximum de raffut et brasse beaucoup d’eau, d’autres demande un leurre plus discret.

Il y a 3 variables principales :

  • Le vent et l’agitation de la surface, le courant et l’activité humaine peuvent entrer en dans le mixe.
  • La clarté de l’eau et la lumière présente ce qui se résume par la visibilité
  • La profondeur et la tenue probable des poissons dans la colonne d’eau.

 

Plus la surface va être agitée, plus la visibilité va être réduite, et plus la profondeur va être importante et plus je vais choisir un leurre bruyant. A l’inverse, dans de l’eau claire, calme et peu profonde je vais choisir un leurre discret. Cela est bien entendu valable pour les swimbaits comme pour les leurres traditionnels. A noter que le même leurre en fonction de son utilisation peut faire plus ou moins de bruit.

Les swimbaits employés en surface vont ajouter encore de l’attrait supplémentaire pour dénicher les plus gros poissons. Pour les débutants en swimbaits et bigbaits, la surface est un très bon endroit pour commencer.

C’est un équilibre à trouver, chaque situation demande de s’adapter et d’essayer. Mais pour ne pas vous laisser sans rien, voilà mes leurres favoris et leurs utilisations :

Une boite à buzzbaits bien garnie!!


Le buzzbait ; de loin mon topwater favoris. Ca fait maintenant 13 ans que le buzzbait est mon fournisseur de big bass numéro 1 ! Très efficace pour le brochet aussi ! Je le choisis lent, avec une grande hélice. Un bon buzzbait doit grincer, doit pêcher lentement et cogner les obstacles. Surtout efficace le matin très tôt, je pêche avec d’avril à novembre. Toujours en blanc, je m’en sers surtout dans les bordures. Je vous recommande le Cavitron buzzbait ou le OSP Zero one.




Popper magic : Tout les poppers sont bons a condition que ce soit un Yellow Magic ! Je l’ai découvert aux USA, je me suis pris une bonne leçon par mon co-angler pendant un concours et depuis j’ai une confiance incroyable dans ce leurre ! Le popper malgré sa taille est très efficace sur les gros bass. De toutes les approches finesse c’est sans doute la seule capable de rentrer du lunker de façon régulière. 80% de l’usage de ma canne spinning est dédié au Yellow Magic ! Ce prend très bien en pleine journée en plein soleil. Ca marche aussi très fort dans le vent, sous la pluie. Je n’ai jamais trop compris le pourquoi du comment mais le popper peut marcher quand on ne s’y attend pas. Sur les chasses c’est incontournable.



Les stickbait sont les plus couramment employé. Attention, les bass et brochets s’éduquent assez vite. Le sammy 100 est bien sur une référence. Le trairao marche parfois très bien. Mais ce sont des leurres à petits poissons, les gros ne sont pas avoir très souvent. Je les utilise par eau clair et pour couvrir de grande étendue. Ca marche bien toute la journée, surtout par temps calme. L’intérêt principal c’est la capacité à se lancé à grande distance.



Swimbait flottant : pour cette application le plus classique c’est le BBZ flottant. C’est un wake bait remarquable. A employer surtout par temps calme et pour faire des longues pauses en surface. Surtout efficace sur le bass, les brochets s’y font prendre aussi ! J’ai encore peu d’expérience avec cette technique, je n’ai pris qu’une dizaine de poissons avec. Les wakebait à bavette comme les ACplug sont je trouve plus efficace. Je m’en sers surtout la nuit. Avec un peu d’habitude il est possible de passer assez bien sur des branches et des troncs d’arbres flottant. A utiliser surtout par temps calme.



Last but not least, le lunker punker a vraiment été mon topwater de l’année. On n’a pas des touches tout les jours, mais ce n’est pas grave ! S’en servir c’est déjà un vrai bonheur. Les brochets de suède y ont goutés ! Une perche à peine plus grosse est venue se coller dessus aussi. Les attaques sont spectaculaires ! Il est possible de le ramener et de l’animer de toute sorte de façon. Le plus efficace pour l’instant c’est de faire des zig zag assez irréguliers et des longues pauses suivis d’accélérations furieuses !

Ce brochet a mis tellement d'enthousiasme qu'il s'est bloqué la gueule dans cette position!!


Bien sur la liste n’est pas exhaustive, on pourrait parler des poissons à hélice, très efficace dans les vagues, des frogs, des leurres souples récupérer en surface. Il y a aussi les crankbaits de type waking, les spinnerbaits eux aussi récuperer en waking. La liste est longue. Mais avec les quelques modèles listés plus haut on est déjà bien équipé pour chercher spécifiquement les gros, c’est le but, non ?

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T
J'ai fait du bass dans le sud ouest de plus de 50 cm en janvier avec -2°. Tout a été pris au rat ( bbz1 ) en taille 40. Le topwater en hiver c'est le top !
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F
bonjour,<br /> je peche au stickbait depuis cette annee.<br /> j'ai dans ma boite surtout du sammy, du x-rap walk (rapala) et 1 popper (sticker pop)<br /> je peche exclusivement avec depuis le 1er mai.<br /> j'ai fait depuis cette date environs 14 sorties (rivière et fleuve) en matinee.<br /> pour le moment je suis capot ^^
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F
<br /> 1er mars; une belle douille se profile sur ce lac sur lequel j'ai pourtant fait 3 jolis bass la veille aux jigs, sur une zone profonde(5m) avec légère cassure. Le temps n'a pourtant pas changé.<br /> Le temps est clair mais très froid (1-2°C) et l'eau, très claire est à 4-5°C.<br /> Sur le retour,environ 30mns avant la tombée de la nuit, je traverse une zone shallow sur laquelle je me décide à sortir un Sammy65. Je balance, quelques coups de scion et pose. Alors que je<br /> commence à gratter dans une poche pour m'allumer une clope, le Sammy est happé. Pendu, c'est un bass de 40 qui trainait dans le coin. J'essuerai 2 autres attaques ratées de jolis poissons et<br /> j'accrocherai un pin's.<br /> Le genre d'expérience improbable (kjusqu'à ce qu'on se tente!) qui aide à sortir les leurres de surface alors que les potes te regardent avec des yeux ébahis.<br /> <br /> Article très intéressant! Trop rare sur les blogs français.<br /> <br /> Fab<br /> <br /> <br />
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J
<br /> oui en effet, les attaques en surface sont géniales, on s'est vraiment éclatés! :)<br /> <br /> <br />
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J
<br /> bonjour Renaud,<br /> <br /> petite sortie de 2h mercredi soir dans un étang possedant une ceinture végétale de 2 à 6m en bordure.<br /> <br /> résultat: il n'y avait que le top water qui fonctionnait (buzz bait, spinner en buzzing, LS weightless en texan...) avec une eau couleur "thé" assez chaude et des poissons postés entre 0,50 et 1m50<br /> de profondeur.<br /> <br /> météo de cette sortie: environ 16 à 18°,alternance d'éclaircies et petites averses.<br /> <br /> à noter que le plus gros (93cm) sur les 5 pêchés (autant de décrochés!...) a été pris au spinner en buzzing pendant la plus grosse averse.<br /> <br /> Le choix des coloris n'avait apparemment pas d'importance.<br /> <br /> Voilà pour ma petite contribution. :)<br /> <br /> bonne continuation.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Merci pour ta contribution Julien. Il est évident que le topwater fonctionne bien par temps couvert et averse. J'aime particuliérement pêcher sous la pluie!<br /> <br /> <br /> Sympa les attaques sur les spinnerbaits en buzzing/waking, non?<br /> <br /> <br /> <br />