SWIMBAITS L'ETE

Publié le par Renaud


Après le premier article sur la pêche en hiver, il est juste de temps de s’intéresser à la pêche des gros poissons en été. On va d’ailleurs retrouver un certain nombre de points communs avec l’hiver. Contrairement à une idée reçue, l’été n’est pas la meilleure saison pour la pêche, en particulier si on s’intéresse aux gros poissons.

 

Où pêcher ?

La contrainte principale en été est bien entendu la chaleur. L’eau trop chaude ralenti le métabolisme des poissons si la température dépasse la plage de confort des poissons. On trouve différents chiffres sur internet pour ces plages de confort. Pour le bass je l’estimerais de 16°C à environ 25°C ; pour le brochet de 8°C à 20°C. On peut donc très facilement se trouver au-delà en plein été. Le deuxième problème que pause l’eau trop chaude concerne le taux d’oxygène dissout dans l’eau. Plus l’eau est chaude et plus la teneur en oxygène diminue.

La recherche de l’eau la plus fraiche devient donc primordiale et doit être le fil conducteur de la réflexion du pêcheur au bord de l’eau.

Dans la mesure du possible, je cherche toujours à m’orienter vers les fleuves et rivières plutôt que l’eau dormante. L’eau en mouvement est généralement plus fraiche et le courant en brassant l’eau l’expose davantage au contacte avec l’air, donc augmente le taux d’oxygène dans l’eau. Les écluses, barrages, paliers ou même l’action des bateaux apportent tous une bonne quantité d’oxygène.  Les herbiers bien verts apportent aussi de l’oxygène dans l’eau grâce à la photosynthèse. Il faut donc rechercher en priorité des zones plus fraiches. On pense bien sur aux secteurs ombragés, mais tous ne se valent pas. L’ombre laissée par des arbustes ne vaut pas grand-chose puisque qu’ils n’abriteront l’eau qu’une partie de la journée. Je préfère chercher une ombre plus permanente comme sous des pontons, des ponts, des quais en surplomb ou des tapis d’herbiers qui couvrent entièrement la surface.

La rive battue par le vent sera aussi la meilleur puisque l’action des vagues dissout plus d’oxygène dans l’eau et brise les rayons du soleil. Les poissons en activités aiment chasser dans ces zones. J’essaye aussi de trouver des secteurs offrant un accès rapide à de l’eau plus profonde, surtout en lac et en étang.

Dans la mesure du possible, j’essaye aussi d’aller pêcher les jours de mauvais temps, pluie ou temps couvert offrant des opportunités fantastiques en été.

 

Stratégie

J’aime tordre le cou aux idées reçues, mais cette fois je vais être obligé d’abonder dans le sens général : la pêche est nettement meilleur très tôt le matin. La fraicheur de la nuit a apporté une grosse dose d’oxygène dans l’eau et les carnassiers profitent des premiers rayons du soleil pour se goberger. La priorité est de trouver le poisson fourrage et de pêcher les zones riches en herbiers et peu profonde. C’est aussi l’occasion de sortir les leurres de surfaces. Ils permettent de ratisser très large et de sélectionner les plus gros poissons. J’utilise beaucoup de buzzbaits et de swimbaits de surface comme un Lunker Punker ou un AC plug. Il faut par contre garder à l’esprit que les plus gros poissons, bass et brochets, aiment les récupérations aussi lentes et nonchalantes possible. Ces poissons sont très méfiants et il faut faire des lancés aussi long que possible.

swimbuzz

 

Avec un leurre flottant comme un swimbait/wakebait ou un Punker, je commence immédiatement à récupérer assez brutalement dés que le leurre touche l’eau sur environ 3 mètres. L’idée est de représenter une proie qui vient de se faire chasser mais qui s’en ai sortie par miracle. Après ces 3 mètres je marque une longue pause. Cela permet à un carnassier du secteur de se déplacer dans la zone du crime et lui laisser le temps d’investiguer la cause du bruit. C’est là que je commence une récupération lente marqué de nombreuses pauses. C’est l’avantage de pêcher en été avec un swimbait, le bruit que fait le leurre en arrivant dans l’eau attire de loin l’attention des poissons, ce qu’un petit leurre aura plus de mal à accomplir.

Avec la matinée qui avance, les poissons vont se cacher plus au cœur des postes et des obstacles ou dans l’eau plus profonde. Ces deux approches valent à être essayer et valider ou non par les poissons.

Pour la pêche dans les postes les plus denses, rien de vaut un jig dans les secteurs plus boisés, ou un montage texan dans les coins plus riche en herbier.

Comme précisé précédemment, je me concentre sur les zones recevant une ombre aussi permanente que possible. Ces coins sont rares mais quand on en trouve on tient une vraie chance de faire un gros.

En été il est essentiel d’aller vraiment tout au fond des postes les plus denses. Il faut aussi proposer une belle bouchée. J’essaye de choisir un trailer aussi volumineux que possible monté sur un jig bien fourni. C’est l’occasion de sortir les jigs en rubber, immobile sur le fond ils se déploient et forment une boule. Pour aller au cœur des herbiers je préfère une écrevisse comme une Deathadder Hog de chez Deps.

 

GI.jpg

 

Pour passer au travers du tapis végétal, je choisis une balle avec un petit ressort qui peut être vissé dans le leurre, cela permet d’avoir un ensemble solidaire qui pénètre au fond de la végétation.

L’autre approche possible consiste à aller chercher les poissons dans les profondeurs. Généralement la tenue des poissons va être la même qu’en plein hiver. En fonction du type de plan d’eau la profondeur peut varier énormément. Plus l’eau est claire plus j’aurais tendance à pêcher profond. Mais les exceptions sont trop nombreuses pour se baser sur ce seul critère.

En fonction de la profondeur, le choix du leurre va varier énormément. Les crankbaits offrent la possibilité de ratisser efficacement de grand secteur. Etonnement ils permettent de prendre pas mal de gros poisson. Le montage Carolina offre une bonne alternative mais a plus tendance à déplacer les petits poissons. Les swimbaits souples sont aussi une très bonne solution pour aller dénicher les poissons dans les profondeurs. J’essaye de concentrer mon attention sur les structures de fond comme des paliers, des bosses, des fossés ce genre de chose. Il ne faut pas hésiter aux heures les plus chaudes à investir un peu de temps a naviguer avec le sondeur allumé pour trouver les secteurs au relief le plus accidenté.

Pour les leurres j’aime utiliser un gros shad sur tête plombée, un Huddleston ou un swimbait shad Storm. J’ai souvent eu de bon résultat en pêchant la périphérie des zones ombragée avec un gros swimbait ramené très lentement juste à la limite de l’ombre.

 

softies

 

Malgré la chaleur il reste possible de faire bouger un gros brochet qui ne se déplacera pas pour une spinnerbait ni même un jig.

Il n’est pas toujours nécessaire de racler le fond. C’est bien tout l’intérêt de pêcher avec des leurres plus gros, ces derniers ont la capacité de tirer à eux les gros carnassiers ce que des petits leurres ne font pas. Ils offrent un plus gros profil et sont donc facile à trouver pour les poissons sans devoir faire appel à des artifices comme des rattles ou une palette. En été bass et brochets sont en mesure de parcourir de bonnes distances pour venir chercher un leurre pourvu que le jeu en vaille la chandelle.

Même en plein eau loin de la rive il est bien souvent possible de prendre du poisson avec un leurre de surface. C’est un bon moyen de cibler des poissons suspendus dans la colonne d’eau ou de déplacer des poissons venant du fond. L’avantage du leurre de surface tient surtout dans sa capacité à ratisser de très larges zones très efficacement. Généralement un poisson qui se déplace vers un leurre en surface ne fera pas demi-tour sans le leurre. L’un des éléments clefs à prendre en compte est l’ombre que le leurre projette en dessous de lui. Un leurre de surface qui déplace assez d’eau en plus de sa propre silhouette, se fait remarquer en fait sur une large superficie.

 

topwawa

 

Les carnassiers sont habitués à chercher ce genre de signal et réagissent très bien. Le bonus c’est qu’en plus le leurre étant à contre jour il leurs sera d’autant plus difficile de discerner les détails qui devraient les alerter du danger. C’est la raison pour laquelle avec des swimbaits il ne faut pas lancer au petit bonheur la chance mais parfaitement planifier chaque présentation en fonction de la tenue des poissons et de la façon dont ils verront le leurre. Comme je l’ai déjà précisé dans un précédent article, le leurre doit donner l’impression de rentrer dans un piège.

En été la végétation est souvent très abondante, les nénuphars et autres plantes aquatiques sont développées à leurs maximums. Les arbres en bordure sont bien feuillus, les ronces et autres buissons ont poussés jusque dans l’eau, les caches et abris potentiels ne manquent pas. Il faut donc parvenir à faire un tri. On sait déjà que la rive ombragée l’après-midi à des chances d’être la meilleur. Mais entre ces kilomètres de rive et les herbiers de pleine eau, il reste encore trop de bon secteur pour pouvoir tout peigner. Ce n’est de toute façon pas souhaitable si on se concentre sur la recherche des gros poissons. Ces derniers occupent généralement les meilleurs postes, en ne pêchant que ces postes là avec des gros leurres on multiplie ses chances de prendre des poissons plus gros que la moyenne.

Et où sont ces meilleurs postes ? Je recherche toujours les postes isolés et irréguliers. Il est impossible de citer tous les cas mais quelques exemples devraient clarifier mon propos : une longue bordure d’herbier est bonne mais la pointe qui s’en détache est encore meilleur. Dans des enrochements, le plus gros rocher est sans doute celui abrite le plus gros brochet. Une cassure est connue comme un bon secteur mais l’intersection de la cassure avec un herbier ou un fossé sera plus propice. Si un flat contient de nombreuses souches, c’est celle qui sera le plus proche de l’eau profonde qui sera habitée par le plus gros black bass. Et ainsi de suite pour tous les types de postes connus. En abordant ce secteur clef, en plaçant un swimbait de la façon la plus naturel, en prenant en compte la géographie du poste et l’ombre qu’il projette en dessous de lui, il est possible en un seul lancé de maximiser ses chances de prendre un gros poisson. On peut ainsi couvrir de très nombreux secteurs à haut potentiel sans  perdre son temps en lancés inutiles.

 

summerhudd


En été il est facile de se perdre en pêchant l’abondance des postes disponibles, il faut donc prendre son temps et réfléchir de façon globale puis cibler précisément sa pêche pour ne pas s’épuiser à courir en plein soleil pour rien ! Et pensez à boire beaucoup d’eau et se couvrir la tête pour éviter de cruels maux de têtes !!

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
<br /> Salut Renaud,<br /> voici un article que j'attendais avec impatience et qui va me permettre de renouer avec la pêche du brochet au swimbait, et plus généralement avec des gros leurres, l'été, chose que j'avais pour<br /> ainsi dire totalement abandonné. Je vais vais mettre tes conseils à exécution dès le we prochain. A+ et encore une fois, merci pour cette mine d'informations que tu nous fais partager.<br /> <br /> François<br /> <br /> <br />
Répondre