UNE JOURNEE AVEC BROCK par Sylvain GARZA

Publié le par Renaud

De passage par la Baie de San Francisco après quelques semaines en Californie, c’est grace a Renaud que j’ai fait la rencontre Brock Hiroshima. Brock fait partie de la communauté Tackle Tour, ce site est l’une des bibles du monde du Bass fishing dont on apprécie les revues pointues sur les dernières nouveautés notamment. Quelques jours avant notre rencontre Brock venait de publier son interview du japonais nouveau recordman du monde catégorie « Largemouth bass ».

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Les gros largemouth sont la passion de Brock. Il fait partie de ces passionnés de poissons trophée comme il y en a beaucoup dans l’Etat de Californie. Ici la pêche au swimbait est la plus développée au monde. On trouve beaucoup de fabricants de swimbait, du plus infime passionné qui produit quelques rare modèles a l’année a l’entreprise reconnue telle que CASTAIC ou HUDDLESTON.

D’ailleurs la journée commence par un petit coup d’œil dans le garage de Brock qui me montre quelques uns de ses prototypes en cours de peinture. Nous prenons ensuite la direction d’un réservoir nord californien de 1000ha non loin de la baie. Sur le trajet Brock me fait un topo sur le lac et les conditions actuelles. Ici il se prend régulièrement des poissons entre 10 et 15lbs. Jusqu'à presque 18lbs le record du lac. Mais attention ce genre de poisson ne se donne généralement qu’a ceux qui s’y consacrent à plein temps. En réalité la population de Bass se décompose de la façon suivante : Un bon nombre de poissons en dessous de 3lbs puis un trou dans la classe d'âge qui s'étend jusqu'à 8/10 lbs. Ce phénomène s’explique par  les raisons suivantes :

Le baitfish est peu nombreux tandis que des centaines de kilos de truite sde remise sont déversées plusieurs fois par an afin de contenter la pêche récréative (elles se pêchent beaucoup en traine ou du bord) Ces truites vont constituer un apport en nourriture grasse exceptionnelle pour les Largemouth qui parviennent à une taille suffisamment conséquente pour les chasser, ils vont alors se focaliser sur cette source de nourriture et engranger une croissance record.

Les truites ne sont pas les seuls poissons lâchés, en effet depuis quelques années des politiques d’introduction de Spotted Bass, cette espèce de Black bass , très similaire au Largemouth,  est plus prolifique et agressive, notamment lorsque l’eau se refroidit. Cependant elle affiche une croissance beaucoup plus faible et plafonne à 3/4lbs. Ce qui a pour conséquence d’accroitre la concurrence face aux petit Largemouth qui peinent alors à se développer voire déclinent au plus grand damne des pêcheurs de spécimen.

Revenons à la pêche, nous louons avec Brock une barque aluminium semblable a une Quick 410 avec moteur  thermique et électrique. Il y en a plus d’une trentaine disponible à la marina. Impressionnant ! Nous sommes presque les seuls sur le lac car malheureusement il fait un temps exécrable. Nous n’allons chercher que les gros et les chances sont infimes d’avoir une touche en ce tout début de saison, mais c’est a ce prix la que l’on peux capturer un poisson d’exception, qui plus est je suis ravi d’expérimenter ce genre de pêche a des années lumière de ce que je peux trouver habituellement lors des compétitions françaises ou la primeur est donnée au nombre plutôt qu’a la qualité.

Lors de cette journée, je n’aurai qu’une seule touche, une touche éclair, inferrable, avec un gros jig sous le bateau ! Damn it ! Etant donnée la pluie battante et glaciale c’était plutôt prévisible. Mais ce fut tout de même une journée très enrichissante au contact de Brock. J’ai pu observer de attentivement sa façon de traquer les Lunkers …

 

Ce qui m’a le plus impressionné c’est la manière de penser et d’optimiser les lancers. A vrai dire, chaque cast est le fruit d’une stratégie et d’une réflexion poussée.

Sur certains postes identifiés pour abriter potentiellement du gros, Brock ne va en effet consacrer que moins de 5 lancers. 1 seul par couloir. Il attache beaucoup d’importance a ne pas saturer le poste et mise tout sur 1 seul passage. Autant imaginer qu’il se doit d’être parfait.

Brock a une bonne connaissance de ces postes, pas besoin pour lui de survoler la zone avec un sondeur et effrayer les poissons qui connaissent la musique … il connait la topographie et peut me l’expliquer par cœur. Tout commence par le choix de la zone d’où partira le lancer, puis le choix du point d’impact ou le bigbait va tomber et qui va tracer le couloir de prospection. Il lance par-dessus la tête et bien sur,  le plus loin possible !

Parfois toujours dans le but d’optimiser le lancer, il va lui-même déposer le bigbait sur un point précis (en bateau, float, ou du bord), puis se déplacer (parfois très loin !) avant d’entamer la longue récupération du leurre. Une fois le leurre sur le fond depuis quelques secondes elle commence, très lente, En ce début de saison nous suivons le fond en reprenant parfois contact avec celui-ci. La concentration du pécheur est au maximum jusque sous la canne (car les gros Bass adorent attaquer sous la canne !). Il est rare d’avoir 2 touches dans la journée,  qui plus est le ferrage doit être dans le timing, immédiat et violent,  autant donc être au top lorsqu’elle se produit !

Au niveau du matériel, Brock utilise des Cannes longues et surpuissantes, La gamme « Powell » est une référence. Ses moulinets sont des gros round profile , type Shimano Calcuta 400, avec une grande contenance de tresse.

En ma compagnie Brock a utilisé des Soft Swimbaits de 8inch. Toujours dans la quête de perfection et d’optimisation, il badigeonne son leurre d’attractant régulièrement. Autre détail qui m’a frappé, il ajoute parfois également des paillettes : Il utilise des grandes paillettes  bâtons argentées qu’il saupoudre généreusement a l’aide d’une salière. Celles-ci viennent se coller sur le leurre grâce à l’attractant. Au fur et à mesure que celui-ci va se diffuser, et sur chaque accélération du leurre cela simule à la perfection la perte d’écailles d’un poisson blessé. Bluffant !

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Va falloir manger encore un peu de soupe pour le prendre celui-là Sylvain!!

Une fois une zone peignée, plutôt que de la saturer, nous nous déplaçons sur une nouvelle, et ainsi de suite, quitte parfois a revenir plusieurs heures après sur une zone déjà pêchée. Bien sur Brock est attentif a la tenue des truites et aux derniers déversements effectués, les gros bass ne sont jamais très loin !

Sylvain GARZA

 

Un grand merci à Sylvain pour cet excellent report sur une journée qui a du être mémorable! On aura l'occasion d'en reparler avec Brock!

 


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